• Chapitre III - La Fête de Kinsalee

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    Chapitre III<o:p></o:p>

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    <st1:personname productid="La F↑te" w:st="on">La Fête</st1:personname> de Kinsalee<o:p></o:p>

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    Le peuple de Kinsalee, d'habitude plutôt tranquille et paresseux, commença à s'agiter tout particulièrement. Les va-et-viens entre <st1:personname productid="la Grande Prairie" w:st="on">la Grande Prairie</st1:personname> et les cuisines, les vieillards qui assemblaient leurs instruments de musique, les décorations qui prenaient leur place habituelle dans les arbres... Bientôt les tables pour la grande fête de Kinsalee furent en place.<o:p></o:p>

    Il ne s'agissait pas réellement de tables, mais plutôt de nappes luxueuses et colorées, tréssées à leurs extrémités de rubans de soie et posées à même l'herbe, prêtes à être parées de plats somptueux.<o:p></o:p>

    Chaque plat était préparé à base de légumes, fruits ou céréales, selon une recette généreuse mais très précise, servie spécialement lors de la fête de l'île. Ils étaient accompagnés de simples boissons aux fruits ou au lait, et parfois d'oeufs ou de poissons.<o:p></o:p>

    La présentation était soignée, et les récipients tous plus précieux les uns que les autres, souvent taillés dans du bois ou modelé dans de l'argile, et vernis par Rumach, le grand-père d' Aga, connu sur toute l'île pour ses sculptures en bois et en terre, incrustées de pierres précieuses.<o:p></o:p>

    C'est d'ailleurs de son talent qu'avait résulté Gei Jyutsu.<o:p></o:p>

    Gei Jyutsu était une statue représentant une plante haute, avec un petit nombre de feuilles, mais qui se trouvaient être larges comme la longueur d'une main, et retombaient de part et d'autre de la fige tige.<o:p></o:p>

    Pour la concevoir Rumach avait broyé de vieilles écorces de cocotier, des coquilles de fruits secs divers et les avait mixées avec de la terre marine: celle que l'on trouve au fond des eaux, lorsque l'on s'aventure le plus loin possible dans l'océan. Le plus loin possible étant le plus loin possible autorisé.<o:p></o:p>

    Lentement il avait élevé la plante, et ornée celle-ci des richesses offertes par les habitants: fragments d'opale, pépites d'or, pigments colorés, plumes d'oiseaux, coquillages et nacres.<o:p></o:p>

    Gei Jyutsu représentait depuis presque quarante années, la vie et la paix qui régnait sur Kinsalee, et était célébrée chaque année à l'occasion de la fête de l'île. C'est à elle que les habitants adressaient leurs voeux.<o:p></o:p>

    Ce qu'ils désiraient par dessus tout?<o:p></o:p>

    Prolonger le paradis sur ces terres.<o:p></o:p>

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    Il est vrai que depuis toujours il y faisait soleil, le maïs était abondant, le lait des chèvres crémeux et riche, les arbres offraient d'agréables coins d'ombre, la mer du poisson à volonté et une eau pure et claire. Une source sortait de terre au milieu exact de l'île et abreuvait indéfiniment ses occupants, semblant conserver leur jeunesse et guérir toutes les maladies.<o:p></o:p>

    On disait que Gei Jyutsu était née de cette source.<o:p></o:p>

    C'est pour cela que la statuelle était posées sur pilotis, à l'endroit même où la source jaillisait paisiblement et sans bruit.<o:p></o:p>

    Alors elle étendait ses bras, de fins ruisseaux, jusqu'à l'océan et irriguait les terres.<o:p></o:p>

    <st1:personname productid="la Grande Prairie" w:st="on">La Grande Prairie</st1:personname>, tout autour de la source, ressemblait à une galette ronde, entourée d'arbres, et coupées en parts inégales et irrégulière par l'eau de la source.<o:p></o:p>

    De minuscules ponts, beaucoup plus décoratifs que pratiques, permettaient d'accéder aux autres parts de la galette. Mais il est vrai que l'on aurait pû se contenter d'enjamber les ruisseaux sans peine, ou de sauter par dessus, solution préférées des enfants, qui n'omettaient pas d'éclabousser les copains au passage.<o:p></o:p>

    Les ponts étaient surtout un prétexte pour avoir planté à leur base quelques orchidées roses et blanches qui ne flétrissaient jamais.<o:p></o:p>

    Les arbres, principalement des cocotiers et autres arbres fruitiers, qui encerclaient <st1:personname productid="la Grande Prairie" w:st="on">la Grande Prairie</st1:personname>, constituaient un fin rempart pour cet endroit sacré.<o:p></o:p>

    Au-delà étaient construites les quelques trente-six maisons des habitants, surélevées de cinquante centimètres et comportant quatre pièces au maximum.<o:p></o:p>

    Entre les maisons, quelques champs de maïs, d'orge, et des rizières rythmaient le paysage.<o:p></o:p>

    Les animaux circulaient librement sur l'île. Des chiens, des chats, des chèvres et des poules en majorité. Il y en avait autant que d'êtres humains, et tous vivaient en paix.<o:p></o:p>

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    Et puis autour, la plage et l'océan.<o:p></o:p>

    Il y avait quelques digues de rochers et quelques barques de pêcheurs, mais rien d'autre que l'horizon n'attirait autant l'oeil.<o:p></o:p>

    Seulement l'horizon était interdit.<o:p></o:p>

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    Ainsi les habitants de Kinsalee ajustaient les nappes sur chaque portion de prairie et commençaient à s'installer.<o:p></o:p>

    La végétation avait fleuri un peu plus que d'habitude. Mais personne ne l'avait remarqué. Si ce n'est peut être Nanaï qui adoraient littéralement les fleurs et en avait toujours une collée au nez.<o:p></o:p>

    Il en profiteraient toujours.<o:p></o:p>

    Le printemps sur Kinsalee était éternel.

     

    Licence Creative Commons (by-nc-nd) @ Aline

     


  • Commentaires

    1
    Enid
    Mercredi 11 Mars 2009 à 22:45
    Lovely! il est beau ce chapitre! très jolie description^^
    (petite coquille: avant dernière phrase c'est singulier ou pluriel?)
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